Depuis 3 ans, l’ambition olympique qui devait profiter à la Seine-Saint-Denis ne cesse d’être revue à la baisse. À quelques jours d’un nouvel arbitrage budgétaire du Comité d’organisation des Jeux, les présidents de Plaine Commune, du Conseil départemental de Seine-Saint-Denis et les maires du Bourget et de Dugny ont exprimé le 10 septembre devant la presse leurs inquiétudes mais aussi leur envie de dialoguer avec l’Etat pour sauver l’héritage des Jeux en Seine-Saint-Denis.
Entouré de Stéphane Troussel, président du Conseil départemental de Seine-Saint-Denis et des maires de Dugny et du Bourget, Mathieu Hanotin, président de Plaine Commune ne cache pas sa colère : « Si on revient à l’origine, c’est la place de la Seine-Saint-Denis qui a fait l’originalité et le sens de la candidature de Paris 2024. Si on va vers un détricotage progressif de tout cela, c’est le sens même de Paris 2024 qu’on attaque. » Et Stéphane Troussel de prendre le relais : « Cela fait quelques semaines qu’il y a une musique désagréable sur le devenir des Jeux en Seine-Saint-Denis. À quelques jours d’une décision cruciale du Comité d’organisation des Jeux où des décisions importantes seront prises, nous tenons à être entendus. »
Une ambition qui se réduit comme peau de chagrin
Cette petite musique, c’est la volonté de l’Etat de réduire de 10% le coût global des Jeux, soit 300 millions d’euros. Aujourd’hui, personne ne sait où et sur quels équipements ces économies seront réalisées. Mais pour les élus de Seine-Saint-Denis, il ne fait aucun doute que c’est la Seine-Saint-Denis qui sera la grande perdante de ces arbitrages.
Déjà, l’annonce, il y a quelques mois, du report de l’ouverture des lignes 16 et 17 du Grand Paris Express, présentées pourtant comme essentielles pour desservir les sites olympiques, a envoyé un mauvais signal. Depuis la candidature, La Courneuve a perdu les épreuves de water-polo et le Département celle du badminton. Selon L’Equipe, le volley-ball et les épreuves de natation pourraient également être délocalisés hors d’Ile-de-France. Le Village des médias (Le Bourget), l’un des grands projets de la candidature, serait aussi menacé.
Des élus constructifs mais déterminés
Stéphane Troussel prévient : « Bien sûr, il y a la crise économique et sociale. Nous sommes prêts à discuter des dépenses superflues, mais il y a des lignes rouges à ne pas franchir. La Seine-Saint-Denis ne peut pas être la variable d’ajustement » Et Mathieu Hanotin de conclure : « Les Jeux sont pour nous une question de fierté, une façon de recoudre notre territoire. Aujourd’hui, on s’attend à ce que la plupart des économies soient faites aux dépens de la Seine-Saint-Denis. Ce n’est pas acceptable. Si des efforts doivent être réalisés, il faut qu’ils soient partagés par tous. »