Le Parc de la Légion d'Honneur devient un refuge LPO !

Saint-Denis | Écologie urbaine

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Plaine Commune prend soin de sa faune et de sa flore !

© Fabrice Gaboriau / Plaine Commune

Le Parc de la Légion d'Honneur à Saint-Denis a récemment obtenu le statut de refuge LPO de la Ligue de protection des oiseaux. Ce jeudi 22 mai avait lieu un inventaire d'entrée des espèces présentes dans le parc. L'objectif ? Recenser les oiseaux et leur habitat avant d'impliquer les usagers dans la protection de cette richesse sur le territoire. 

Un refuge et des engagements pour les 5 années à venir 

Ecrin de verdure d'environ 8 hectares en plein coeur du centre-ville de Saint-Denis,  le Parc de la légion d'honneur n'est pas qu'un simple parc où l'on vient profiter d'une balade dépaysante à quelques encablures de la Basilique Saint-Denis. "C'est un espace vert assez singulier de par sa structure, avec une partie entretenue et une partie plus boisée, où la nature reprends ses droits". explique Ewa Urbanski, garde de l'environnement du parc. Des particularités qui en font un formidable réservoir de biodiversité sur le territoire, et qui ont justifié la volonté de Plaine Commune de l'inscrire dans la démarche Refuge LPO de la Ligue de Protection des Oiseaux. Un programme qui va permettre de positionner ce parc connu de tous les dionysiens dans un réseau d'espaces qui préservent et favorisent le développement de la biodiversité de proximité tout en offrant une meilleure qualité de vie aux habitants. 

Jean Pierre Lair, ornithologue de la LPO et Ewa Urbanski, garde de l'environnement du parc, pendant l'inventaire des espèces présentes sur le site. Crédit : Fabrice Gaboriau / Plaine Commune

En signant une convention avec la LPO, Plaine Commune s'engage donc sur les cinq prochaines années à créer toujours plus de conditions propices à la vie du sol, de la faune et de la flore sauvages, en préservant ce refuge de toutes les pollutions et en favorisant notamment la protection d'habitats naturels pour les espèces d'oiseaux fréquentant les lieux. La participation à ce programme va également permettre la mise en valeur du parc : "c'est un plus, indéniablement, une labellisation qui va nous encourager dans ce travail de transmission, et de pédagogie auprès des différents publics du parc" continue Ewa, qui organise tout au long de l'année des actions de sensibilisation sur la biodiversité, auprès des jeunes publics notamment. 

Du pouillot véloce au pic épeichette, une quarantaine d'oiseaux déjà identifiés dans le parc

En échange de ces engagements, la Ligue de Protection des Oiseaux met au service de la collectivité son expertise ornithologique. En témoigne l'intervention de Jean Pierre Lair, chargé d'étude à la LPO et présent ce jeudi de mai pour réaliser un inventaire des espèces présentes dans le parc. 

Au programme de cette matinée fraîche pour la saison, une déambulation marquée par un protocole strict et des points d'écoute et d'observation pré-identifiés. "L'idée est de rester 10 minutes à chacun de ces endroits pour identifier les oiseaux présents, et leur statut sur le site : nicheur, migrateur ou hivernant. On note tout ce qu’ils utilisent sur le site, de façon à avoir un maximum de données à comparer dans 5 ans pour voir l’évolution de la biodiversité dans le parc", précise Jean-Pierre Lair, en scrutant les arbres.

Mais alors quelles sont les espèces susceptibles d'être repérées dans le parc dionysien ? "D’une manière générale, ce qu’on appelle des espèces ubiquistes (mésanges, coucous, étourneaux, etc), c’est à dire qui ne sont pas inféodées à un milieu en particulier et à l’inverse celles qui recherchent les habitats spécifiques au site comme des boisements, pelouses, zones humides, zones artificialisées." À côté des traditionnels merles, pies, mésanges ou grives, on notera quelques noms plus exotiques qui attirent notre curiosité : pouillot véloce, troglodyte mignon ou sittelle torchepot...des oiseaux déjà observés et photographiés précédemment sur place.

En tout, c'est une quarantaine d'espèces différentes qui ont été recensées... soit autant de raisons de venir ouvrir grand les yeux et les oreilles au parc de la Légion d'honneur dès aujourd'hui et dans les 5 années à venir ! 

3 questions à Laurent Monnet, conseiller territorial Nature en ville

"Nous voulons intégrer au maximum les usagers (...) susciter la curiosité et créer de l'engagement dans ce projet de protection et valorisation du vivant dans le parc". 

Quel est l’objectif porté avec l’inscription du parc de la légion d’honneur comme refuge LPO ? 

Comme toute “labellisation”, l’objectif est d’avoir une reconnaissance des ambitions et des actions menées politiquement par les services de Plaine Commune en matière de protection et valorisation de la biodiversité sur le territoire. Pour les habitants, avoir une plaque Refuge LPO à l’entrée d’un parc comme celui de la Légion d’honneur, c’est leur signifier la qualité d’habitat pour les oiseaux et la faune en général du parc à côté de chez eux. La démarche refuge LPO permet également, via les inventaires réalisés, de révéler la présence de certaines espèces. A nous ensuite de nous approprier ces informations et nous en servir pour  sensibiliser les habitants sur les oiseaux qui habitent ces espaces et l’importance de protéger cette biodiversité. 

 

Quelles sont les principales actions que souhaite mener Plaine Commune à travers ce projet, notamment avec les habitants du territoire ? 

 

Nous voulons intégrer au maximum les usagers du parc. On souhaite, en plus des inventaires réalisés par la Ligue de Protection des Oiseaux, réaliser des commandes supplémentaires d’inventaires faune/flore et mener des actions de sciences participatives à destination des habitants et des jardiniers pour les impliquer. Ce label va permettre, on l’espère, de susciter la curiosité et créer de l’engagement dans ce projet de protection et de valorisation du vivant dans le parc. Cela passera la mise en place d’animations, de sorties ornithologiques, de synergies avec les associations locales également.  J’ai la conviction que c’est en connaissant que l’on protège mieux. 

 

Quelles sont les prochaines étapes envisagées pour renforcer l’engagement de la collectivité dans la préservation et le renforcement de la biodiversité sur le territoire ? 

Avec le parc de la légion d’honneur et le parc des Docks de Saint-Ouen-sur-Seine, c’est déjà deux parcs qui s’inscrivent dans la démarche de refuge LPO, et d’autres parcs vont suivre. On souhaite généraliser cette démarche. Plus largement, Plaine Commune a déjà mis en place une politique de gestion écologique des parcs à l’échelle du territoire. Par exemple, en laissant des déchets verts sur site, on permet de recréer de l’habitat, cde onstituer des haies ou des abris pour les oiseaux, les insectes…etc. On travaille également sur le développement de mares dans les espaces verts, on en manque aujourd’hui or il s’agit de formidables espaces pour le développement de la biodiversité. Et enfin, renforcer toujours plus nos actions de communication et de sensibilisation auprès des habitants comme on a pu le faire récemment avec le cycle de conférences sur la biodiversité organisé au siège de Plaine Commune. Il faut continuer en ce sens. 

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