Vélo : à Plaine Commune, tous les cycles se recyclent !

Territoire | Mobilité

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Depuis mai 2023

Un partenariat conclu en mai entre Plaine Commune et l’association Études et Chantiers Île-de-France - accompagnée des membres du réseau Bicyclo - permet de récupérer les vélos apportés par les usagers dans trois déchèteries du territoire. Objectif ? Pouvoir les remettre en état ou en extraire les pièces détachées afin de développer la pratique du vélo.

« Le nombre de vélos laissés à l’abandon, par désintérêt ou parce qu’ils présentent une petite défaillance, est énorme. Ici, à la Maison du vélo de Saint-Denis, on répare ou on recycle pour leur offrir une deuxième voire une troisième vie », se félicite Mathilde Nilsson, chargée de projets de l’association Études et Chantiers Île-de-France. En effet, depuis 2015, la Maison du Vélo et les associations vélo du réseau Bicyclo (l’Atelier Solidaire de Saint-Ouen, Cyclolîle à L’Île-Saint-Denis, la régie de quartier de Stains, les Vélos de la Brèche à Aubervilliers, Rien ne se perd et Les vélos à Saint-Denis), partenaires forts de Plaine Commune en matière de politique cyclable, réalisent des activités de récupération, de restauration, de vente de vélos initialement destinés au rebut, mais aussi des animations d’ateliers d’autoréparation de vélos, des prestations de réparations de vélo. En parallèle, l’association assure aussi une sensibilisation du grand public à la pratique et à la conduite du vélo en ville.

Plus de 500 vélos réemployés en 2022

Chaque mardi, mercredi et vendredi, ils et elles sont près d’une quinzaine de salariés en insertion professionnelle à œuvrer au rez-de-chaussée de la Maison du vélo, pour remettre en état des vélos qui ont besoin d’un rafraîchissement. Ici une roue à dévoiler, des freins à changer, un plateau à régler. Là, ce sont les pédales qui font défaut. « Une fois rénovés, les vélos sont revendus aux habitants. Notre priorité, c’est la sécurité des usagers. Aucune pièce recyclée n’est défaillante, les vélos qui repartent de l’atelier ont passé notre "contrôle technique". En moyenne, leur prix était de 45 euros en 2022 sur le réseau Bicyclo, un tarif qui essaie d’être très abordable et accessible à l’ensemble de la population », assure la chargée de projets. L’an passé, en 2022, 535 vélos réemployés ont été vendus dans l’ensemble des structures de l’association.

Apprendre soi-même à réparer son vélo

Toute la journée du samedi est quant à elle dévolue aux ateliers d’auto réparation. Aidés et conseillés par des employés de la Maison du vélo, les propriétaires de vélo doivent eux-mêmes se plier à l’exercice. « C’est l’apprentissage de la vélonomie ! Le fait de devenir parfaitement autonome en matière d’entretien et de réparation mécanique d’un vélo», poursuit Mathilde Nilsson. L’association dispose de tout le matériel nécessaire, de toutes les pièces dont ils ou elles peuvent avoir besoin, à des prix défiant toute concurrence. Mais le secret du succès des ateliers, ouverts désormais sur réservation, réside surtout autre part : « C’est de l’écologie sociale et de l’apprentissage horizontal. Les participants sont très contents de pouvoir, à leur tour, transmettre leurs connaissances. On vient réparer son vélo, mais pas que. . . Il existe une fierté de "savoir-faire ". À force de partager, les liens se créent, forcément. Nous sommes aussi un lieu de sociabilité. »

Une pénurie de vélos à réparer

Jusqu’ici, l’association pouvait seulement collecter des vélos lorsqu’ils étaient directement déposés dans ses structures grâce à l’apport volontaire, mais aussi en les récupérant dans les caves ou locaux à vélo des immeubles en en faisant la demande directement aux bailleurs et syndicats de propriété. « Seulement, il existe aujourd’hui une sorte de pénurie, déplore Eric Joly, directeur du pôle SoliCycle, les ateliers vélo portés par Études et Chantiers Île-de-France. On sait pertinemment qu’il existe un gisement non exploité de vélos auquel nous n’avions pas accès, ceux qui disparaissent dans les déchèteries, déposés par les habitants, souvent au moment de leur déménagement. Il y a quelques temps, la benne de déchets dévolue à la ferraille avait pour logo. . . un vélo ! Cela en dit long sur le gâchis qui peut exister ».

une convention de partenariat pour massifier la collecte

Afin de répondre à cette problématique, les services de Plaine Commune ont travaillé avec les associations du réseau Bicyclo à la mise en place d’une convention de partenariat permettant à Étude et Chantiers et à ses associations partenaires de récupérer les vélos jetés par les habitants dans les déchèteries du territoire. « Désormais, nous avons accès à cette manne, ce qui va nous permettre de massifier la collecte, se réjouit-il. Les vélos abandonnés ne sont pas des déchets, le réemploi est un enjeu immense et les pièces détachées sont devenues une richesse locale !D’expérience, on constate qu’en récupérant une dizaine de vélos, on peut remettre entre six et sept dans la rueLeur production ne nécessite pas de nouvelles matières premières et évite l’accumulation de déchets. Il ne faut plus gaspiller.»

L’accord innovant s’est matérialisé par la visite en avril dernier de 3 déchèteries du territoire : celles de Pierrefitte-sur-Seine, d’Aubervilliers et d’Épinay-sur-Seine. « La visite était plus qu’intéressante, elle était galvanisante ! » se réjouit Mathilde Nilsson. « Nous sommes très satisfaits de cette nouvelle opportunité. Les agents d’accueil des déchèteries sont très engagés. Ils ont envie  de bien faire et savent parfaitement quels vélos sont à garder et lesquels sont à évacuer. Ils avaient déjà trié puis réuni plus de 10 vélos le jour de la visite. Et surtout, les vélos récupérés sont de bonne qualité. Ce ne sont pas des épaves ! »

Des vélos pour enfants pour alimenter le projet “Un vélo pour 10 ans”

En 2019, les ateliers vélo solidaires SoliCycle partent du constat qu’il peut être difficile financièrement pour les parents d’acheter un vélo neuf à leurs enfants, de s’assurer qu’il soit toujours adapté à la taille et que beaucoup de vélos enfants, trop petits ou abîmés, sont délaissés faute d’utilisation ou d’entretien. Le projet “Un vélo pour 10 ans”  vise à offrir gratuitement aux enfants de familles modestes un vélo remis en état dans leurs ateliers, qui soit toujours adapté à leur taille, jusqu’à leurs 10 ans. Les enfants pourront ensuite venir échanger leur vélo contre un plus grand, tout en ayant au préalable réparé son précédent vélo ! Tout au long de l’opération, les enfants sont accompagnés dans l’entretien de leur vélo, grâce à l’organisation de séances bisannuelles de révision.