Les animaux mal-aimés

Beaucoup d’animaux vivent à nos côtés, parmi eux : les mal-aimés. Les rats, les pigeons ou certains insectes tels que les moustiques tigres ou les frelons à bandes jaunes, font partie de ces animaux indésirables avec qui la cohabitation n’est pas toujours simple… Pourtant leur éradication serait une lutte sans fin et rendrait nos vies bien plus compliquées ! Découvrons ici leurs bénéfices. 

Le Pigeon Biset (Columba Livia)

Nous côtoyons le pigeon biset depuis des milliers d’années, espèce d'oiseaux de la famille des columbidés, il était chassé par les hommes de Neandertal. Au cours de notre histoire il a été fortement domestiqué puis réensauvagé. 

Le Pigeon n’a pas toujours été le mal-aimé qu’il est devenu. Très apprécié au Moyen Âge, il représentait un signe de richesse, il fut ensuite très sollicité par l’agriculture grâce à la qualité d’engrais de ses fientes et par ses talents de messager pendant la guerre. 

Aujourd’hui, le pigeon biset n’est pas l’animal des villes le plus apprécié, et pour cause, il est souvent à l’origine de nuisances sonores ou odorantes. Il est responsable pour partie de la dégradation de l’espace public, avec ses déjections très acides et salissantes pour les bâtiments. On pense souvent que cohabiter avec lui n’est pas sans risque, car il peut également être vecteur de maladies, dues aux déchets alimentaires qu’il ingère. Cependant ces dernières se transmettent rarement à l’homme, seules les personnes les plus directement à son contact sont susceptibles d’être malades. Le pigeon biset et les humains cohabitent depuis des siècles sans partager plus de maladies qu'avec les autres espèces animales. 

Il peut donc être un peu contraignant, mais peut également se montrer important dans nos villes : le pigeon biset nettoie nos rues en dévorant les diverses déchets alimentaires qu’il trouve. 

Le Surmulot (Rattus norvegicus)

Le surmulot, de la famille des souris, plus connu sous le nom de rat, rat brun ou encore rat d’égout, est un mammifère trapu aux petites oreilles et au pelage gris/marron. Originaire d’Asie, et plus spécifiquement de Chine, il a massivement envahi l’Europe au 18e siècle en étant importé de manière involontaire par la navigation et le transport maritime. Grâce à sa faculté d’adaptation, il est présent sur tous les continents et dans toute la France, surtout dans les villes comme Lyon, Marseille, Paris… Ceci s’explique en partie parce que sa prolifération est proportionnelle aux ressources alimentaires qui sont plutôt importantes dans les grandes villes. Il est omnivore et mange presque tout ce que nous consommons : céréales, légumes, fruits, viandes, poisson...

Les aprioris négatifs que nous avons envers ces petites bêtes, en partie justifiés, cachent cependant le rôle très utile de ces rongeurs dans l’écosystème des villes. Le Surmulot est souvent renvoyé à une hygiène indésirable parce qu’on le trouve autour des poubelles et des égouts. La propagation de maladies est la principale cause de son caractère indésirable, pourtant le surmulot est un animal propre qui fait sa toilette tous les jours. Cependant, il peut transmettre certaines maladies notamment par les puces, comme c’était le cas pour la peste. Il peut aussi transmettre des maladies lorsqu’il fait ses besoins près d’aliments que nous consommons. 

Dans les égouts, le Surmulot est très important : il est notre technicien de gestion des déchets. Il empêche l’obstruction des égouts par les déchets alimentaires en en consommant une grande partie. On estime qu’à Paris, les Surmulots consomment environ 800 tonnes de déchets par jour ! 

Le moustique tigre (Aedes albopictus)

Originaire des grandes forêts tropicales d’Asie du Sud-Est, le moustique tigre est une espèce anthropophile opportuniste ; il a réussi à s’adapter à diverses conditions climatiques. On le remarque facilement à ses marques argentées le long de son corps et à ses pattes légèrement rayées. 

Le moustique tigre fait partie des cent espèces les plus invasives au monde. De tous les insectes il est sûrement le plus mal-aimé, mais puisqu’il est presque certain qu’on ne puisse jamais l’éradiquer, essayons de comprendre qui il est.  

Le moustique tigre est une espèce assez agressive, avec un pic d’activité le matin avant le lever du soleil et en fin de journée au coucher du soleil. Ce n’est pas la piqure du moustique en soi qui est dangereuse, mais la salive anesthésiante et anticoagulante injectée afin de fluidifier le sang. Le moustique tigre fait partie de la dizaine d’espèces sur les 3 546 inventoriées dans le monde qui piquent l’humain... Parmi cette dizaine, le moustique tigre peut en plus être porteur de maladies graves telles que le virus Zika, la dengue ou encore le paludisme. Ce moustique serait responsable de près de 725 000 décès par an dans le monde en transmettant ces maladies. En France métropolitaine, ces maladies ne sont pas particulièrement actives, ce qui diminue fortement la probabilité de transmission. 

Si le moustique tigre est l’ennemi des humains, il est assez bénéfique pour la biodiversité. Il alimente les oiseaux, certains poissons, libellules ou araignées. Le moustique tigre est également un pollinisateur indispensable dans la vie des plantes mais également pour certaines productions alimentaires.  

Le frelon à bandes jaunes (Vespa velutina nigrithorax)

Originaire d’Asie, le frelon à bandes jaunes, a été transporté vers le Lot-et-Garonne en 2004 par le commerce de poteries. Rapidement, il a colonisé toute la France, l’Europe de l’Ouest puis l’Europe du Nord. 

On les nomme espèces exotiques envahissantes ou encore espèces invasives car elles peuvent menacer les écosystèmes, les habitats naturels ou les espèces locales. On reconnait le frelon à bandes jaunes à son corps noir entrecoupé de bandes jaunes ainsi qu'aux extrémités de ses pattes jaunes.

Le frelon asiatique n’est pas très apprécié des humains, pourtant il semble que la crainte de cet insecte dépasse la réalité. Il n’est pas forcément agressif, sauf si l’on s’approche trop près de son nid.

Comme beaucoup, le frelon à bandes jaunes participe à la pollinisation des plantes ainsi qu’à la régulation indirecte des espèces d’insectes ravageurs, ce qui est bénéfique pour l’agriculture.