Espaces verts écologiques mode d'emploi

Les pratiques de gestion et d’entretien des espaces verts évoluent depuis quelques années, elles tendent à être plus naturelles pour répondre aux besoins de la biodiversité. Découvrez-les ici sans plus attendre…

Entretien des pelouses et des prairies

Les pelouses sont tondues de manière raisonnée. Il s'agit d'adapter la fréquence et la hauteur de tonte, en fonction de l'usage qui est fait d'un espace vert et de l'aspect souhaité pour celui-ci. Ainsi, certaines zones sont tondues fréquemment afin de conserver des espaces de jeu et de détente. D'autres zones en revanche sont tondues moins régulièrement et moins bas.

Les prairies sont fauchées une fois par an, à l’automne. Une tonte moins fréquente n’est pas synonyme d’absence d’entretien : les agents nettoient et passent régulièrement. Des bandes sont tondues sur les bords de la pelouse ou à l’intérieur pour faire des cheminements.

Pourquoi ce type d'entretien ? 

Les herbes non tondues ou les prairies présentent de nombreux avantages pour la préservation de la biodiversité. Ces milieux (dits ouverts, au contraire des bosquets ou boisements) constituent un habitat très important pour de nombreuses espèces qui y nichent, s’y reproduisent, se nourrissent ou s’y réfugient. Lorsqu’on tond moins fréquemment ou qu’on fauche une fois par an, cela permet le développement des fleurs sauvages qui vont nourrir et abriter la faune. Voici des exemples d’espèces (ou groupes d’espèces) utilisant les prairies ou pelouses hautes :

  • la prairie ou pelouse haute est très riche en biomasse du sol (vers de terre, collemboles, champignons...)
  • les fleurs variées de la prairie attirent un grand nombre d’insectes pollinisateurs (abeilles, papillons, etc.)
  • les végétaux hautement développés offrent des zones d’accueil pour les orthoptères (par exemple les graminées et notamment les fétuques, constituent la nourriture principale des criquets, qui pondent leurs œufs à leurs bases)
  • les papillons vont accomplir leur stade larvaire (chenille + chrysalide) sur les Fabacées (comme le trèfle), les graminées
  • les oiseaux granivores (les passereaux par exemple) se nourrissent du Cirsium arvense (qu’on appelle aussi chardon)
  • enfin, certains mammifères sont attirés dans ces espaces par la présence de leurs proies (les hérissons par exemple)

Gestion des massifs de fleurs

Les massifs fleuris ou les jardinières sont progressivement transformés en des massifs de plantes vivaces, qui survivent plusieurs années, contrairement aux plantes annuelles.

Pourquoi ? 

Le fleurissement des villes devient plus écologique : les plantes vivaces nécessitent moins d'entretien et sont surtout moins consommatrices de ressources (eau, nouvelle terre végétale…) que les plantes annuelles. Elles apportent un fleurissement diversifié et plus naturel. De plus, elles constituent la principale ressource alimentaire des insectes pollinisateurs.

Gestion des pieds d’arbres et des plantes spontanées

Depuis plusieurs années, les désherbants chimiques sont bannis pour laisser place à un enherbement naturel et progressif. 
Les pieds d’arbres sont plantés de vivaces ou semés, ou l’enherbement spontané est laissé en place mais entretenu (fauché au besoin pour y ramasser les déchets). D’ailleurs, on ne parle plus de mauvaises herbes mais d’herbes folles ou de plantes spontanées !

Pourquoi ? 

Cette pratique permet de mieux respecter la santé des jardiniers et des usagers des espaces verts. Les herbes folles participent au retour de la nature en ville, elles font partie de l’écosystème végétal urbain et jouent un rôle essentiel, elles permettent :

  • de maintenir l’humidité et la perméabilité du sol(et limitent les besoins en arrosage)
  • de protéger les arbres,
  • d'attirer de très nombreux pollinisateurs (certaines herbes folles sont très mellifères, c'est à dire qu'elles sécrètent du nectar ou du miellat),
  • de nourrir toute une microfaune etc. 

Gestion des arbustes et des arbres

Les arbres et les arbustes sont taillés ou élagués moins fréquemment, et de façon plus raisonnée. Ces derniers retrouvent alors des formes naturelles (et non plus des boules ou des carrés !).

Pourquoi ?

Cette taille douce permet aux arbres et aux arbustes de se développer naturellement, d’être en meilleure santé et de mieux résister aux périodes de sècheresses estivales et aux maladies.

Les arbres et les arbustes jouent un rôle important pour la faune, ils offrent à de nombreux oiseaux le gîte et le couvert en leur fournissant des abris pour faire leurs nids et des baies pour se nourrir.

Afin d’éviter de perturber les oiseaux pendant la période de nidification, il faut absolument éviter de tailler entre la mi-mars et la fin du mois du juillet.

Pour en savoir plus, rendez-vous ici. 

Recyclage et valorisation des déchets verts

Pour éviter de transporter les déchets verts dans les déchèteries, favoriser la présence des insectes et améliorer la qualité des sols dans les espaces verts, plusieurs types d'actions existent : la tonte mulching, le broyage des feuilles et des branches, la création de haie sèche ou de compost.

Tonte mulching

L’herbe tondue est coupée très finement, les brins d’herbe coupés sont broyés et se redéposent sur le gazon. Cela enrichit le sol et le protège de la sècheresse.

Broyage des feuilles et des branches

Les branches des arbres et des arbustes sont broyées, tout comme les feuilles des arbres après leur chute. Cela permet de créer du paillage. Disposé au pied des plantations, il permet de protéger de la sècheresse (en conservant l’humidité), de l’enrichir (en se décomposant) et offre un abri pour certains animaux, comme les hérissons !

Haies sèches

Les branches et les feuilles mortes sont aussi utilisées pour créer des haies sèches : il s’agit de clôtures constituées de branchages entremêlés et tassés entre deux rangées de piquets. Ces structures présentent un aspect décoratif et naturel et sont une zone qui sert d’abris pour les insectes et les hérissons.

Compostage

Les composteurs reçoivent les feuilles mortes, les tontes de gazon, les résidus de fauche et les fleurs fanées. Sous l'effet des bactéries, des champignons, de l'humidité et de l'aération, ces déchets verts se dégradent lentement pour se transformer en compost en quelques mois. Ce terreau écologique ainsi obtenu peut alors être étalé sur le sol pour le fertiliser.

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