Confiée à Mathieu Hanotin et Michèle Lutz au printemps dernier, cette mission nationale relative aux outils d'habitat et d'urbanisme, à créer ou à améliorer a, comme son nom l'indique, vocation à renforcer la lutte contre l'habitat indigne par la mise en place de nouveaux dispositifs ou l'amélioration de ceux existants. Le rapport qui découle de cette mission contient 24 propositions, que l'on peut classer dans quatres grands axes qui seront étudiés par le ministère chargé du logement :
Renforcer le pouvoir d'action et la rapidité d'intervention des collectivités
Les premières mesures proposées reposent sur nécessité de renforcer la capacité d'agir des collectivités. C'est notamment le cas avec la proposition d'une expropriation foncière plus rapide des immeubles d'habitat indigne, permettant ainsi aux collectivités de prendre plus facilement la main lorsque des copropriétés, après des années de procédures, sont toujours insalubres ou dangereuses. Autre proposition, l'élargissement du recours à la déclaration d'utilité publique (loi Vivien) pour exproprier et interdire définitivement l'habitation quand cela est nécessaire.
Faciliter l'intervention des acteurs de l'habitat privé
Le rapport propose de porter une expérimentation ambitieuse : la création d'un syndic d'intérêt général qui assurerait aux copropriétaires un interlocuteur motivé par l'intérêt commun, dans un contexte où le métier n'est aujourd'hui contrôlé par aucune instance. Autre proposition, faciliter le financement des travaux de rénovation et de préfinancement des aides publiques.
Mieux protéger les locataires
Autre point essentiel du rapport, la capacité des pouvoirs publics à mieux prendre en charge les personnes concernées par ces situations, par l'amélioration de l'accès à l'hébergement d'urgence notamment et un meilleur accompagnement vers un nouveau logement lorsque cela est nécessaire. Le dispositif du permis de louer pourrait être optimisé pour faire l'objet au préalable d'un contrôle technique global du logement, incluant la décence.
Accentuer les mesures envers les propriétaires indélicats
Mathieu Hanotin et Michèle Lutz se positionnent en faveur d'un principe de tolérance zéro vis-à-vis des marchands de sommeil. À ce titre , le rapport propose de renforcer la capacité d'agir des inspecteur.rices de salubrité et des policier.e.s municipaux.ales en leur octroyant des pouvoirs d'enquête judiciaire en matière d'habitat indigne.
Consulter le rapport Hanotin-Lutz complet