Les visages de l'Avant-Scène

Musique | Portrait

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Damya, Izis ou encore Nahoufeine, qui sont ces habitants du territoire qui ont pris part à cette aventure musicale.

En partenariat avec la Maison de l’emploi de Plaine Commune, la Philharmonie a lancé cette année L’École d’Automne.

Au total, ce sont 5 places (sur 20) qui ont été attribuées pour les candidats de Plaine Commune, sélectionnés par un jury de professionnels, pour cette formation d’excellence, totalement gratuite. Objectifs ? Apprendre à manager, se former aux métiers de la production musicale, au cœur des équipes de la Philharmonie. C'est l'Avant-Scène, l'école de la Philarmonie. Avec leurs singularités, ils nous livrent leurs impressions. 

« J’ai grandi avec la musique, ça m’a aidé à sortir de la dépression. La musique, c’est la vie, c’est thérapeutique. J’aimerais monter des concerts de rap symphonique pour connecter le classique et la musique urbaine pour enlever les préjugés autour de ces genres. Ma vie ne m’a pas permis de rêver. Quand on est une femme noire, qui a grandit en Seine-Saint-Denis, c’est très dure de rêver. J’aimerais beaucoup connecter des enfants des quartiers défavorisés avec des artistes qui ont réussi à percer pour faire naitre des vocations chez les enfants. Ce qui m’a été le plus important, c’est la visite de la Philharmonie, et surtout les salles d’atelier pour les enfants, qui sont super belles et super bien équipées. Pour moi, ils apportent de la considération aux enfants autant qu’aux autres, c’est une preuve de respect. », raconte Izis, originaire d’Épinay-sur-Seine. 

 

« Je viens de la campagne et j’habite maintenant en banlieue. J’ai remarqué des points communs, en ce qui concerne les inégalités d’accès à la culture. Il peut y avoir de l’offre culturel, mais les gens n’osent pas trop, nous ne sommes pas non plus incités par l’école ou la famille. Il faudrait démocratiser ça le plus possible, car je pense que ça peut apporter une ouverture d’esprit, en particulier chez les jeunes » pointe Quentin qui vit à Saint-Denis. « J’ai aimé la visite de la Philharmonie que je ne connaissais pas. J’ai trouvé le lieu impressionnant. Les ateliers m’ont permis de réfléchir à mes ambitions et à mon projet professionnel. »

« C’est une véritable chance de pouvoir être formé auprès d’une école aussi prestigieuse et dans un domaine qui me passionne, la production de spectacles. On a bénéficié d’un coaching de qualité pour réussir notre entretien auprès de pointures du milieu. Mes parents sont immigrés, et le fait d’avoir une activité artistique en dehors du temps scolaire n’était pas leur priorité, ce que je peux comprendre. Ce sont les interventions artistiques auxquelles j’ai eu le droit à l’école (primaire, collège, lycée), qui m’ont permis d’avoir un premier contact avec la musique qui est devenue ma passion aujourd’hui. J’espère pouvoir un jour rendre l’appareil car je pense que tout le monde doit être en contact avec l’art, ça permet de se découvrir soi-même et de mieux comprendre son environnement.  », se réjouit Nahoufeine, habitant d’Aubervilliers.

Arthur, qui vient d'Aubervilliers, a « aimé qu’il n’y ait aucun processus numérique dans le recrutement. C’est plus humain, tout s’est fait en direct et c’est rare, je ne pensais pas cela possible. J’ai aussi aimé que tout au long du parcours, on nous dise que nos erreurs de parcours ont été utiles. C’est une chouette leçon. Les programmes d’égalité des chances ne sont pas parfaits car il faudrait faire plus pour les personnes qui ont décrochées, mais je trouve que réfléchir en terme d’espace est vraiment pertinent, c’est une manière de franchir le périphérique qui nous sépare de la Philharmonie. » Un témoignage qui rend optimiste !

« J’ai suivi dès l'école primaire, une classe en option musique, avec des horaires aménagés. Je suis consciente de la chance que j’ai eu de pratiquer un instrument, d’avoir cette ouverture sur la culture et la musique, et je me rends compte que touts n’ont pas eu accès à ce que moi je considère comme une ouverture sur le monde. Le moment que j’ai le plus aimé ? C’est la visite de la Philharmonie de Paris, ses valeurs. J’ai été impressionnée par la grande salle de la Philharmonie », confie Damya, jeune femme de Saint-Ouen-sur-Seine.