Photos : la ville équilibrée et étonnante à Plaine Commune

Urbanisme | Territoire

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En images, faire l'équilibre sur un territoire singulier

Aux côtés d'Adrien Delacroix, conseiller territorial en charge de l'habitat, du foncier, de l'aménagement et de l'urbanisme à Plaine Commune, et de Leyla Temel, vice-présidente en charge de la Stratégie culturelle et du tourisme, les architectes Nicola Delon (Encore Heureux Architectes), Laure Gayet et Marguerite Salpin (Atelier d'urbanisme Approche.s) commentent des images d'un territoire qui suscite la curiosité de venir, et le désir d'y rester vivre, étudier, travailler, s'engager, créer ! 

Cet article est à retrouver dans la newsletter TRAIT D'UNION sur la fabrique de la ville durable à Plaine Commune. 

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Loin de l'image souvent entretenue d'une périphérie parisienne ordinaire, Plaine Commune réserve bien des surprises à ceux qui en arpentent les villes, les yeux grands ouverts sur ses lieux étonnants, ses espaces verts, son patrimoine ou ses utopies architecturales. Plus largement, déambuler sur le territoire, c'est plonger dans une fabrique de la ville bouillonnante, celle de demain, équilibrée et étonnante à portée du métro ! 

Un territoire de destination(s) à la découverte d'un patrimoine unique

Un territoire de la culture et de la création

Laure Gayet, Co-fondatrice de l'Atelier d'urbanisme Approche.s , urbaniste et experte en projets culturels : 

Franchir l’arche d’entrée du site du Fort d’Aubervilliers, après l’agitation bruyante des voitures et des chantiers, la surprésence masculine dans l’espace public, c’est trouver soudainement un espace préservé, un espace de mystère. La nuit tombée, certains disent y croiser des renards dans les herbes folles ou au pied des arbres majestueux.
Entrer dans le Fort d’Aubervilliers, c’est se plonger dans l’histoire du territoire : la Plaine des Vertus, le fort défensif de la ceinture de Thiers au 19ème siècle, la casse automobile, les premiers rassemblements hip-hop dès 1984. Le lieu y accueille depuis des artistes et plus récemment des artisans. Le festival des Villes des Musiques du monde y a créé le Point Fort, résultat d'un maillage fin avec les habitant·es d’Aubervilliers et du Grand Paris, avec les acteurs associatifs, culturels, sportifs locaux.
Le site accueille aujourd'hui de premiers logements en vue d’un futur Écoquartier, propriété de Grand Paris Aménagement. Comment réussir le pari fou mais nécessaire de préserver l’âme du lieu, son caractère refuge ? Comment faire de ce bout de territoire francilien un lieu hospitalier pour les plus fragiles et les plus intrépides, accueillant pour les habitant·es déjà présents dans les quartiers alentours, les enfants, les séniors, les femmes, hommes et non binaires, les humains et non humains ?


 

 

Leyla Temel, Vice-présidente en charge dela Stratégie culturelle et du tourisme à Plaine Commune : Réaménagées pour la réception des Jeux de Paris 2024 l’été dernier, les berges du Canal Saint-Denis sont aujourd’hui plus qu’une simple promenade au bord de l’eau, mais un parcours artistique à ciel ouvert unique de 5km entre La Villette, Aubervilliers et Saint-Denis, démonstrateur de la place accordée à la culture dans l’espace public à Plaine Commune. À travers la Street Art Avenue lancée en 2016 par l’office de tourisme de Plaine Commune et confiée deux années de suite à la direction artistique et technique de l’agence d’ingénierie culturelle Terrart, c’est désormais plus de 40 œuvres qui s’exposent sur les façades, sous les ponts ou sur le mobilier urbain à proximité du Canal. Depuis l’été 2024, les berges se sont également dotées du parcours des Victoires, 4 œuvres d’art contemporain et qui convoquent tour à tour les éléments naturels, l’eau,l’air, les sols, la faune la flore comme autant d’invitations à la réflexion, à la rêverie, pour les habitants, usagers ou visiteurs du territoire et qui marquent l’entrée du Canal dans une nouvelle ère de son histoire.

Des villes plus vertes et apaisées...

...où l'on construit l'habitat de demain

Adrien Delacroix :  L’écoquartier fluvial de L’Ile-Saint-Denis, considéré comme l’un des plus emblématiques du genre en France, est conçu comme un écosystème urbain intégré aux fonctions mixtes avec une dimension écologique au cœur de chacun de ses pans, notamment dans sa construction.  À l’image de cet écoquartier réalisé en partie pour la réception des Jeux et qui reste en héritage pour les habitants, Plaine Commune est résolument engagée pour la décarbonation de la construction.  Il le montre avec la mise à jour de la Convention Qualité Constructions Neuves en 2023 ou encore de la révision en cours du Plan Local Urbanisme intercommunal (PLUi) dont un des volets vise notamment à réduire la consommation du foncier, en encourageant l’utilisation de matériaux écologiques biosourcés et géo-sourcés ou le développement du réseau de chaleur urbain du territoire. Dernier engagement en date, la signature en 2024 par l’aménageur Plaine Commune Développement et le bailleur social Plaine Commune habitat du pacte Fibois bois-biosourcés (dont la collectivité est déjà signataire depuis 2021) pour favoriser la massification de l’utilisation du bois dans la construction. Avec un objectif clair :  mobiliser nos partenaires et répondre avec eux aux enjeux de confort, de qualité et d’adaptation au changement climatique en créant l’habitat et le logement de demain, plus durable et résilient, à Plaine Commune.

Un territoire qui valorise le sport et les loisirs dans l'espace public

Nicola Delon, Architecte et cofondateur du collectif Encore Heureux Architectes :

Le design actif évoque la nécessité de penser la qualité des espaces publics, qualité qui passe avant tout par des espaces non occupés par des voitures, ni par des activités marchandes ; des espaces libres, non programmés, à destination de tous les habitants. Et en effet, en fonction de ce marquage indiqué au sol, on peut imaginer donner plusieurs fonctions à cet espace-là. À la fois grande aire de jeux pour les jeunes ou les moins jeunes, espace de vide grenier ou de marché où chaque exposant occuperait un grand carré, ou encore un endroit qui accueillerait un grand banquet ou une fête populaire. En somme, c’est ce qu’on appelle un espace “capable”, de grande dimension, et ici protégé de la circulation. L’un des enjeux d'un territoire comme Plaine Commune, c'est de donner à la voiture sa juste place. Pendant longtemps, une trop grande importance a été accordée aux voitures, et trop peu au piétons, aux passants, aux enfants, notamment aux abords des écoles ou des collèges et lycées. C’est un rééquilibrage à trouver pour l'intérêt de tous. Pour la qualité de l'air évidemment, mais aussi pour que l’on puisse ensemble s'approprier ces espaces publics. Car sans espace public, il n'y a pas de société. 

...tout en réfléchissant à la question du genre dans son aménagement

Marguerite Salpin, designer d'espaces  de l'Atelier d'urbanisme Approche.s : 

À Plaine Commune comme dans d’autres territoires, l’espace public peut être perçu comme menaçant à la tombée du jour. Selon une enquête menée par notre atelier Approche.s ! en 2018 dans le quartier Emile Dubois à Aubervilliers, 82% des femmes déclaraient avoir peur de circuler la nuit.  

En 2025, l’atelier, soutenu par Plaine Commune, l’ANRU+ et la Région Ile-de-France, décide d’accompagner la marche nocturne de toutes et tous avec le parcours lumineux “Coup de projecteur”. Ce kit, déployé à Villette-Quatre-Chemins, déplaçable et réplicable sur d’autres territoires, s’appuie sur 3 éléments : des repères pour signaler les lieux ressources, des projections lumineuses au sol pour rassurer aux croisements stratégiques, et des salons urbains avec des bancs aux silhouettes inspirés des femmes du quartier, invitant à la pause. 

La stratégie d’éclairage public à l’échelle de Plaine Commune est un levier de soutien pour favoriser la pratique de l’espace public par toutes et tous et à toutes heures.  En se posant la question de comment, à partir d’actions-tests et de processus participatifs, est-il possible d’adapter la stratégie d’éclairage public en faveur d’une ville accueillante de jour comme de nuit, au plus proche des besoins des habitant.e.s, et en particulier des plus fragiles ?