Salon Ob’Art : 1er rendez-vous des créateurs d’art sur le territoire

Sophie Millet, paille après paille

Si on vous dit que Sophie Millet aime être sur la paille, n’y voyez rien de curieux... Cela signifie juste que cette Audonienne de 29 ans s’est spécialisée dans la marqueterie, cet art ancien « où l’on assemble des brins de paille pour constituer des motifs géométriques ou abstraits. » Une technique découverte lors de ses études en alternance chez un artisan de Saint-Ouen où elle a préparé son brevet professionnel d’ébéniste d’art, décroché en 2021. Depuis, elle a lancé en 2023 sa structure « Hop ! Studio » et développe ses séries de marqueterie décorative inspirée du pop’art ou encore de la nature.

Clément Vinot-Battistoni, toujours dans ses petits papiers

Graphiste de formation, Clément Vinot-Battistoni, 36 ans, aurait pu passer l'essentiel de son existence derrière un écran. Mais, l'envie de «toucher la matière et de manier des outils» l'ont fait bifurquer, passé la vingtaine, vers la prestigieuse École Estienne, temple parisien des arts et industries graphiques, dont il sort diplômé en spécialité gravure en 2011. Suivent dix années où cet Albertivillarien travaille pour un studio de création, «spécialiste de l'art du marquage à chaud et du gaufrage, des techniques ancestrales utilisées par de grandes marques du luxe et de la mode pour créer des invitations, des cartes de voeux, des livres tactiles.»

Une activité qu'il poursuit depuis trois ans à son compte dans son atelier des Quatre-Chemins. 

Yahé, le Japon comme inspiration

Dans son ancienne vie, Yahé, créateur de Yahé ceramics en 2020, participait à modeler les corps comme commercial dans l’industrie du fitness. Diplômé d’un CAP de céramiste en 2019, il tourne et modèle désormais des pièces en terre, conçues et réalisées de A à Z dans son atelier d’Aubervilliers. « Cette reconversion, explique l’artisan est une manière de renouer avec ma formation artistique initiale en arts du spectacle. Et puis, je relie aussi mes créations avec ma passion pour l’art japonais du bonsaï.» Dans une veine d'inspiration très sobre exposée à Ob'Art, avec une gamme de prix variant de 100 à 500 euros : « Des pièces uniques dont l’ambition est de toucher les gens comme elles me touchent lorsque je les crée... »

Tuan Tran, l’alchimiste des matières

C’est en participant à un chantier de restauration d’un château dans l’Aisne que Tuan Tran, ex-spécialiste de la création d’entreprise, a bifurqué vers son activité de vitrailliste : « J’ai toujours été intéressé par le patrimoine et l’architecture, mais là ce fut une vraie révélation », sourit le trentenaire.

Après une formation professionnelle de vitrailliste validée en restaurant les vitraux d’une église bordelaise, Tuan Tran crée donc l’atelier ANH en 2022 à Saint-Denis où il réalise des « créations alliant béton et vitrail. »

Une déclinaison artistique de sa « passion pour l’architecture brutaliste mais aussi la recherche d’un équilibre entre deux matières », dit-il. Une manière, enfin, de marcher sur les traces de l’architecte François Coignet, premier maître de l’emploi industriel du béton, installé à Saint-Denis au 19^e siècle.