L’abandon du projet de Notre Dame des Landes est une très bonne nouvelle. Il relève en premier lieu de la puissance d’une mobilisation citoyenne, large, durable, multiple et plurielle. J’espère aussi que cette décision acte d’un début de prise en compte du nouveau paradigme écologique : compte tenu des enjeux environnementaux et de la crise climatique, on hésite aujourd’hui à détruire 1000 ha de terres agricoles quand parallèlement, il suffit de 30 ha pour étendre les capacités de l’aéroport existant.
Dans le prolongement de cette décision, le gouvernement devrait poursuivre sa réflexion sur l’opportunité de réaliser certains grands projets d’aménagement, notamment ceux conçus en des temps où les préoccupations écologiques n’étaient pas aussi partagées. Ainsi en va-t-il de la ligne du Charles De Gaulle Express (CDGE), projet d’une liaison directe entre l’aéroport et la gare de l’Est. Le coût du trajet, prohibitif (24 euros), en fait un transport réservé à une clientèle d’hommes d’affaires et des touristes argentés. Empruntant les voies du RER B, un transport public déjà mal en point, il en augmentera les dysfonctionnements ; ce projet supposément privé mobilise du personnel de la SNCF pour la coordination des chantiers, un personnel précieux pour l’entretien et la réalisation des futurs projets de transports publics ; le consortium privé a recours à des emprunts publics ; enfin, ce projet obère la réalisation d’un projet d’aménagement prévu de longue sur des terrains SNCF à Saint Denis où seront installées les bases chantier.
Aujourd’hui, il ne se trouve aucun élu pour soutenir ce « projet de riche » : Il vaut mieux, comme ce qui a été tranché pour l’aéroport du Grand Ouest, porter ses efforts sur l’existant, en améliorant le fonctionnement de la ligne du RER B, au bénéfice des habitants des territoires de la région IDF, et garantir la réalisation de la ligne 16 et 17 en temps et en heure.