Le métabolisme urbain

Le projet de Métabolisme urbain piloté par Plaine Commune, vise un nouveau modèle d’aménagement soutenable du territoire. C’est une démarche d’économie circulaire, appliquée au secteur du BTP pour mettre en place une filière innovante de réemploi et de recyclage des matériaux de construction. Curieux d’en savoir plus ? On vous explique tout ici.

Métabolisme urbain : de quoi s’agit-il ?

Le métabolisme urbain est une métaphore qui compare la ville à un corps. Pour assurer son bon fonctionnement, la ville a besoin de matières et d’énergie qu’elle va consommer, transformer puis évacuer, sous forme de déchets divers.    

 
Le métabolisme urbain, c’est précisément l’étude de l’ensemble de ces flux entrants et sortants, ainsi que des stocks. Aujourd’hui, la gestion raisonnée de ces ressources est nécessaire, en particulier pour les matériaux de construction, afin d’assurer un modèle d’aménagement plus soutenable pour Plaine Commune.

En effet, notre territoire connait un développement urbain considérable, l’un des plus importants de France, avec des projets de grande envergure, tels que le Village olympique et paralympique, sept gares du Grand Paris Express, et de nombreux programmes de renouvellement urbain. Des chantiers qui se veulent plus soutenables, en se tournant vers l’économie circulaire dans le BTP.

Vers un nouveau modèle d’aménagement urbain

Si aujourd’hui, les villes n’occupent que 2% de la planète, elles consomment à elles-seules 75% des ressources, émettent jusqu’à 80% des gaz à effet de serre, et génèrent 50% des déchets. Elles concentrent une partie importante des flux (froid, chaleur, carburants, matériaux de construction, déchets…) qui permettent son développement et son bon fonctionnement. L’étude de ces flux par l’approche du métabolisme urbain, vise à réduire l’utilisation de ressources externes et à privilégier la réutilisation et le recyclage des matériaux existants, pour réduire notre empreinte carbone et nos déchets. C’est un modèle d’économie circulaire qui se veut plus vertueux, avec un métabolisme urbain plus sain et viable pour la planète.  

Les enjeux de la démarche de métabolisme urbain

La mise en œuvre de la démarche de métabolisme urbain part de l’étude des flux de matériaux entrants et sortants à l’échelle du territoire qui se voit ainsi représenté comme un écosystème. Il constitue un projet de développement endogène en se réappropriant la matière déjà présente sur le territoire. Elle offre l’opportunité de transformer le territoire avec ses propres ressources. Vertueux du point de vue environnemental et sociétal, ce modèle porte plusieurs enjeux : 

  • Limiter la consommation de matériaux neufs de construction

Favoriser le réemploi sur place et réutiliser des matériaux de chantiers sur d’autre sites proches permet de limiter l’impact des chantiers en termes de consommation de ressources non renouvelables. Ces pratiques permettent également d’économiser le CO² pour acheminer les matériaux et l’énergie nécessaire à leur extraction et à leur production.

  • Réduire les déchets de chantiers et mieux les trier

La diminution des déchets générés par les chantiers permet d’économiser les coûts de transport des matériaux et le traitement appliqué aux déchets. Mieux les trier permet de réduire les coûts de mise en décharge en vendant la matière récupérée aux filières de recyclage.

  • Réduire la circulation de camions

En réduisant les flux de camions, on réduit les pollutions et nuisances qui les accompagnent. Pour cela, il faut favoriser les activités de stockage, de tri et de valorisation à proximité des chantiers.

  • Changer de regard sur le déchet

Le réemploi permet de transformer le déchet en ressource pour le territoire. Le matériau de réemploi est désormais porteur d’une valeur ajoutée. On parle ainsi de gisement de matière et de mine urbaine.

  • Favoriser l’emploi local

Les acteurs économiques œuvrant autour de la création de nouvelles filières locales de réemploi, de réutilisation et de recyclage sont par nature non délocalisables. Elles sont également créatrices d’emplois accessibles à différents niveaux de qualification.
   

De la théorie à la pratique

La démarche de métabolisme urbain vise à mobiliser les ressources matérielles et humaines du territoire dans le secteur de l’aménagement et de la construction. L’adoption de ce modèle novateur s’organise et se construit dans le temps. Aujourd’hui, sa mise en œuvre repose sur cinq grands axes : 

  • Expérimenter la démarche de réemploi, de réutilisation et de recyclage des matériaux sur 30 sites pilotes
  • Quantifier et qualifier la mine urbaine
  • Accompagner le déploiement de circuits de valorisation locale des matériaux
  • Mettre en place des plateformes de tri, de stockage et de valorisation des déchets de chantiers
  • Développer un outil numérique permettant la généralisation de l’économie circulaire dans le BTP
  • Accompagner la montée en compétence des acteurs locaux grâce notamment à des temps de formation

Quelques exemples sur le territoire

  • Sur le chantier Babcock de La Courneuve, des briques ont été récupérées pour la réalisation de la maçonnerie paysagère de la Ferme des possibles.
  • Sur le chantier d’Icade Pulse à Aubervilliers, on a réemployé les dalles de faux plancher.
  • Sur le chantier de la ligne 15 du Grand Paris Express, les terres récupérées permettront la création de matériaux de construction.
  • Une gestion vertueuse des déchets de déconstruction est mise en œuvre sur les chantiers du Village Olympique et Paralympique et du futur Centre aquatique Olympique.

FAQ : Métabolisme urbain